Le Parc de Forest

C’est en 1875 que le Conseil communal reçut une demande en concession d’un parc public de 13 hectares environ, à compléter par des espaces destinés à ma construction de villas ainsi qu’à la création d’un ensemble de voies de communications reliant le plateau de Berkendael aux quartiers proches de la Gare du Midi (par exemple l’actuelle avenue du Roi).

Ce vaste plan, dû à l’architecte Victor Besme, inspecteur voyer des faubourgs de Bruxelles, fut adopté par le Conseil communal forestois et, en 1876, une convention fut signée entre les communes de Forest et de Saint-Gilles (puisqu’une petite partie du parc se trouve sur cette commune), d’une part, et la Société Immobilière de Belgique, d’autre part.

C’est grâce à une intervention financière très importante du Roi Léopold II que les travaux de nivellement, de plantation, d’ensemencement et le fleurissement purent être exécutés. Le parc, qui devait rester en permanence accessible au public, devait être entretenu par les communes de Forest et de Saint-Gilles.

Le souverain insistait sur l’obligation de respecter "les vues sur la ville et sur le versant occidental de la vallée de la Seine" et cela, dans le cadre des projets royaux d’embellissement de la capitale et de ses faubourgs.

Les travaux durèrent plusieurs années et furent minutieusement suivis par le Roi qui intervint encore financièrement, notamment dans les projets d’aménagement des environs et du futur espace destiné à relier le parc Duden et le parc de Forest, espace dont la réalisation complète n’eut lieu qu’après le 2e Guerre mondiale.

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Dès le début de sa création, le parc fut malheureusement le théâtre de nombreuses agressions et l’insécurité y était grande, même en plein jour.

C’est pour cette raison qu’un commissariat de Police fut construit à la place Albert suite aux multiples demandes des habitants du quartier. Il sera démoli en 1985 lors de l’aménagement de la dite place et des travaux du Métro.

C’est en 1913 que le nom de Parc de Forest fut décidé par le Conseil communal ; le nom de "Parc de Saint-Gilles" figurant sur de nombreux documents anciens et notamment sur des cartes postales.

En 1939, un chalet vient agrémenter la plaine de jeux sablonneuse, faisant le bonheur de beaucoup d’enfants.  Au cours des années, ce chalet reçut des affectations diverses.

Au cours de la Guerre 14-18, la butte artificielle, peuplée de marronniers d’Inde, servit d’observatoire pour les combats d’avions tandis que pendant la Guerre 40-45, les habitants se réfugiaient dans le parc lors des alertes ; ce qui leur permit notamment d’assister au bombardement du 11 mai 1944 qui détruisit le quartier du Pont de Luttre.

Pendant cette même période, le parc (ainsi que d’autres espaces verts) fut transformé en parcelles cultivables, permettant aux habitants de subvenir aux besoins de leur alimentation. C’est en 1946 que débuta sa remise en état et la création de plusieurs belles pelouses, lui donnant ainsi un aspect magnifique.

Le parc de Forest fut classé par arrêté le 04 juin 1973.

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Le 16 septembre 1990, Madame Magda De Galan, Bourgmestre de Forest et Monsieur Charles Picqué, Bourgmestre de Saint-Gilles, ont inauguré une stèle située à l’entré du parc, avenue Marie-Henriette, en commémoration des 100.000 manifestants qui, le 16 septembre 1890, y prêtèrent le "Serment de Saint-Gilles", en faveur de la lutte pour l’obtention du suffrage universel.

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Aujourd’hui, ce parc si beau et si riche d’essences rares, subit de nombreuses déprédations et la stèle précitée en est également victime.

Il est bien triste qu’on ne puisse respecter cet espace vert mis à la disposition des habitants.


Bibliographie : - "Histoire de Fores-lez-Bruxelles" - L. Verniers

  • "Par les rues de Forest" - J.P. Vokaer

Manifestation populaire du 10 août 1890, organisé par le Parti ouvrier belge.

Serment des Manifestants :

Les ouvriers et les démocrates de Belgique, réunis le 10 août 1890, au Parc de Saint-Gilles, en une manifestation solennelle, jurent de combattre sans trêve ni repos jusqu’au jour où, par l’établissement du Suffrage Universel, le peuple belge aura réellement conquis une patrie.

                      

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